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07/09/2009

Discours JM BAYLET Universites d'ete PRG2009.

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Mes très chers amis,

Je veux, tout d’abord, vous remercier tous d’avoir sacrifié ces trois belles journées, dans un emploi du temps qui est déjà celui de la rentrée, pour venir débattre ici des lourds problèmes de notre pays, de l’Europe, du monde, de notre environnement, de l’avenir de la gauche ou de celui de notre parti. Nous avons eu depuis vendredi ce qu’on appelle au Quai d’Orsay des échanges vifs et francs, des travaux d’atelier riches et féconds. Je vous remercie donc tous, sans aucune exception, de vos excellentes contributions.

Vous me permettrez cependant d’adresser des remerciements particuliers à nos amis de Charente-Maritime, avec à leur tête le Président, Yann JUIN, pour leur hospitalité parfaite et pour la convivialité qu’ils ont insufflée dans ces journées. Merci donc à toi Yann et à toute ton équipe qui avez su, avec l’aide d’une autre équipe, celle du siège national, organiser un accueil exceptionnel.

Mais je manquerais à tous mes devoirs si je n’adressais pas des remerciements particuliers à notre invité, Pierre Moscovici, qui a lui aussi traversé tout le pays il habite à Montbéliard, vous vous rendez compte…  pour répondre à notre invitation alors même qu’il est très occupé, comme beaucoup d’entre nous, à lancer la campagne de la gauche pour des régionales dont nous savons tous qu’elles seront difficiles.

Ce n’est pas te faire offense, mon cher Pierre, de dire que Martine Aubry aurait souhaité venir elle aussi. Au demeurant, lorsqu’elle me l’a dit, je t’avais déjà invité. Mais elle est toute occupée à sa grande braderie. Mais en t’écoutant à l’instant, j’ai eu le sentiment, comme nous tous je crois, que par ta hauteur de vues, ton sens de l’analyse et de la synthèse, la clarté de tes positions, les socialistes étaient ici parfaitement représentés. Nous te remercions donc très chaleureusement.

*

J’ai parlé pour commencer des graves difficultés que connaît notre pays et j’ai évoqué aussi l’avenir de la gauche et celui des radicaux. Je voudrais souligner l’étroite intimité qui existe entre ces trois questions ; c’est un seul et même problème.

D’abord, et je le dis une fois pour toutes, l’avenir du parti radical de gauche ne se dissocie pas et ne se dissociera pas de celui de la gauche. Combien de fois devrais-je dire encore que nous sommes clairement à gauche et dans l’opposition ?

D’ailleurs, comment ne serions-nous pas dans l’opposition ?

A l’heure où le pouvoir démantèle la Poste, quelquefois le dernier service public de nos cantons ruraux. A l’heure où la majorité supprime des emplois par dizaine de milliers dans l’instruction publique, là même où se situe notre première priorité.

A l’heure où Nicolas Sarkozy protège les riches contre la solidarité fiscale tandis que les plus modestes vont être seuls ou presque à payer la taxe carbone ; j’y reviendrai, je n’oublie pas que les radicaux ont inventé l’impôt progressif sur le revenu.

A l’heure où Madame Lagarde voit des signes de reprise dans les indices boursiers, dans les profits des banques, dans les rémunérations des opérateurs financiers, tous voués aux gémonies voici moins d’un an.

A l’heure où le volontarisme verbal de l’omni-président laisse apparaître la dernière résignation devant les délocalisations et les suppressions d’emplois dans les entreprises multipliant les dividendes de leurs actionnaires et les salaires de leurs dirigeants.

A l’heure où MM. Hortefeux et Marleix s’apprêtent à lancer à la hussarde une réforme des collectivités territoriales qui romprait l’équilibre difficilement acquis entre les niveaux de gestion de l’ensemble national.

A l’heure où le Président de la République présente sa conception prétendument moderne d’une laïcité regardée comme le plus petit dénominateur commun des influences confessionnelles, ethniques, économiques ou partisanes tandis que les radicaux la considèrent comme le rempart de neutralité qui, en protégeant toutes les institutions publiques et au premier rang l’école, garantit la liberté des choix de conscience.

Et bien non, n’en déplaise à certains ou peut-être à certaines, les radicaux ne sont pas sarko-compatibles.

Et s’ils viennent à trouver fondée telle ou telle proposition venue de l’Elysée je pense à l’emprunt d’Etat, recette typiquement keynésienne que nous n’avons aucune raison de rejeter dans son principe, ou encore la fameuse taxe carbone, les incroyables confusions et contradictions de la communication gouvernementale nous obligeraient à nous y opposer. On annonce. C’est décidé. Le lendemain, on dénonce. Rien n’est tranché. Et s’il faut occuper les écrans, on nomme une commission désavouée avant d’avoir délibéré.

Ni dans le fond ni dans la forme nous n’approuvons ce pouvoir qui porte atteinte à l’essentiel c'est-à-dire à la cohésion sociale de notre pays.

*

Pour autant, je veux qu’on m’entende bien sur un point précis. Comme vous tous, j’ai retenu la leçon de François Mitterrand : « Quand on est dans l’opposition, on s’oppose. » Mais je ne me rappelle pas l’avoir entendu soutenir qu’il fallait s’opposer à l’évidence. Si M. Sarkozy prétend qu’il faisait un peu frais avant-hier soir et qu’il fait grand beau aujourd’hui, dois-je prétendre pour obtenir votre adhésion politique sans réserves, que notre soirée de vendredi était torride et qu’il pleut à seaux ce matin ?

Soyons raisonnables pour être crédibles dans notre rôle d’opposants. Puisque François Mitterrand, encore et toujours lui, critiquait la décision du Général de Gaulle de sortir de l’OTAN, est-il raisonnable de s’opposer à une réintégration commandée par l’ordre du monde ?

Quand M. Sarkozy présente une réforme constitutionnelle certes insuffisante mais correspondant, pour ses points essentiels, à des améliorations que nous avons toujours réclamées, est-il logique de persévérer dans l’opposition ad hominem ?

Quand il vient à dire que le maintien de nos troupes en Afghanistan est vital pour la défense des valeurs de l’universalisme, est-il cohérent ou plutôt démagogique ? de prôner le retrait de nos soldats ?

Et s’il propose de sauver l’épargne populaire en évitant la faillite des banques françaises, faut-il accepter d’éteindre l’incendie ou jeter de l’huile sur le feu ?

Sur tous ces sujets, qui sont d’intérêt national ou européen et non de propriété partisane, je crois que la bonne méthode pour faire progresser notre propre conception, c’est le dialogue. Est-il nécessaire de rappeler aux radicaux, chantres de la tolérance, à vous tous qui invoquez si volontiers et à très juste titre Voltaire, que le meilleur moyen de convaincre, c’est précisément de discuter de nos idées et de celles des autres.

*

Ce qui m’amène tout naturellement à revenir rapidement sur le procès en sorcellerie fait depuis deux ans aux radicaux, parfois par ceux-là même qui ont fourni le plus de recrues à la prétendue ouverture de l’actuelle majorité. Les radicaux de gauche auraient le tort de dialoguer.

Ceux qui instruisent ce faux procès, quelquefois à l’intérieur même de notre parti ne sont pas du tout choqués de voir Marielle de Sarnez rivaliser de gauchisme avec Robert Hue à l’invitation de Vincent Peillon. Pas choqués non plus d’entendre les Verts délivrer leurs sentences catégoriques à l’université d’été du Medef ou à celle du Modem, du Modef ou du Medem, je ne sais plus. Tout cela est normal. Mais le Président du P.R.G., lui, devrait refuser tout dialogue, drapé dans notre intransigeance légendaire… A la rigueur je serais autorisé à convaincre les personnes déjà convaincues. Pas plus. Ce n’est pas la définition d’un parti politique, c’est celle d’un club.

Alors oui, je l’avoue : quand Nicolas Sarkozy me demande mon avis, je le lui donne. Et nous sommes rarement d’accord. Et si Jean-Louis Borloo veut m’inviter à boire l’apéritif et me proposer un colloque sur la laïcité, je boirai son verre et je trouverai plus naturel d’en parler avec lui qu’avec François Bayrou ou un quelconque avatar du MRP.

Et maintenant, si tel ou tel d’entre nous se laissait emporter par une ambition ministérielle, ce serait une aventure strictement personnelle. Il resterait notre ami, en tout cas le mien car je ne sais pas faire autrement. Mais il ne serait plus politiquement des nôtres, que ce soit bien clair.

Pour en finir sur ce chapitre et puisque nous sommes en pleine rentrée des écoles primaires, je veux vous inviter à un petit calcul d’arithmétique élémentaire. Depuis 1995, depuis plus de quatorze ans, de présidentielles en législatives, nous attendons, nous espérons l’alternance politique. Or, il se trouve qu’en démocratie pour réaliser l’alternance il faut que des citoyens et des responsables politiques changent d’avis. Eh oui ! Toutes les passerelles que les radicaux pourront lancer vers la majorité ne seront pas des compromissions mais des gages d’avenir pour la gauche. Quand François Mitterrand nommait, en 1988, dix ministres venus de son opposition, cela avait un peu plus d’allure que Jean-Marie Bockel ou Eric Besson.

*

J’ai parlé de l’avenir de la gauche. Avant de voir si le Modem pourrait y être intégré je voudrais me poser la question des Verts.

J’entends bien leurs discours. Ils sont à gauche. Et depuis trois mois, ils considèrent même qu’ils sont la gauche. La vraie. La moderne. L’anticipatrice. La débroussailleuse d’avenir.

Et puis ensuite, comme vous, j’écoute le détail de leurs propositions. Yves Cochet, par exemple, qui va expliquer ces jours derniers à Madame Parisot qu’il est pour la décroissance et pour la dénatalité déguisée sous la formule extravagante d’impôt « du troisième ventre ».

En parlant de malthusianisme, on euphémise, car il nous serait loisible d’employer des termes ou de mobiliser des rappels historiques beaucoup plus violents.

Mais la question est plus vaste. Etre de gauche, c’est préférer le mouvement à l’ordre, le progrès au conservatisme, la justice par la répartition à l’immobilisme par la glaciation. C’est surtout croire fondamentalement à l’unité de la condition humaine, croire au fond de soi que l’homme n’est pas un animal, être persuadé que la problématique humaine est illimitée et que, toujours, l’homme a su régler les problèmes générés par les solutions apportées aux précédentes questions.

Plus généralement encore, je soutiens que l’Histoire peut être résumée à une géographie contrariée par la volonté politique. Que l’Histoire est écrite par des hommes qui se lèvent pour refuser la fatalité, pour dire que rien n’est inéluctable. Qu’elle est faite par des grandes ambitions où les Droits de l’Homme ne se confondent pas avec les droits des animaux. Qu’elle repose sur la certitude que l’environnement est au service de l’Homme d’aujourd’hui et de demain certes mais pas l’inverse. Une fois n’est pas coutume, je citerai un mot de Pierre Mauroy : « Un militant c’est un homme dans les rêves de qui il y a une part d’impossible ». Et ce sont ces utopies-là que la volonté politique finit par graver dans la réalité.

Je l’ai dit à nos amis socialistes, ici même la semaine dernière car nous étions chez Michel Crépeau qui avait bien des longueurs d’avance quant à ces questions, l’écologie politique n’est la propriété de personne. Elle ne saurait se résumer à une perpétuelle prophétie de l’apocalypse. La véritable écologie, c’est celle de l’Homme en mouvement. On n’assiste pas aux bouleversements du monde assis et les bras ballants mais debout et le poing serré.

La taxe carbone, par exemple, il faut bien sûr la mettre en place. Mais je note qu’entre la communication de Yann Arthus-Bertrand ou Nicolas Hulot et celle de François Fillon, l’opinion publique s’est totalement renversée en moins de trois mois. Les Français la voient comme injuste, confuse et de surcroît insuffisante. Devons-nous ignorer les sentiments de nos concitoyens, de nos électeurs, avec la certitude d’avoir raison. Et d’être presque seuls au monde à voir juste ?

A supposer que ce réchauffement soit dû à l’activité humaine il faut à l’évidence, remettre notre ouvrage sur le métier pour taxer les vrais pollueurs, pour compenser la taxe au profit des foyers modestes et pour n’être pas seuls à créer un handicap supplémentaire contre nos activités productives dans la compétition internationale.

Venons-en, toujours à propos des Verts, à des considérations politiques plus traditionnelles, à quelque six mois des régionales. J’entends dire jusque chez les radicaux qu’il nous faudrait préparer cette échéance tantôt avec les socialistes, tantôt avec les écologistes, voire avec les amis de M. Bayrou.

Eh bien non ! Je rappellerai à nos amis verts que nous avons fait, en 1994, l’expérience d’un grand succès aux européennes. Les socialistes ont fait, en 2004, régionales et européennes confondues, la même expérience d’une belle victoire. Et avant nous ou après, Le Pen, de Villiers, Pasqua, ont connu la même ivresse conjoncturelle. Mais tous ont pu voir que l’élection européenne, scrutin peu mobilisateur et toujours marqué par des votes d’humeur, n’ouvrait pas la voie royale vers les élections ultérieures. Je prends le pari que les écologistes remettront les pieds sur terre lors des régionales et qu’ils auront loisir entre les deux tours de réviser leurs ambitions pour contribuer aux victoires de la gauche.

Car elles seront certainement moins nombreuses qu’en 2004. Nous devrons tous mouiller notre chemise pour conserver le maximum de positions. Mais je le dis tout net : nous avons pris nos responsabilités avec les socialistes dans la gestion de nos régions et c’est avec les socialistes que je veux préparer nos réélections. Si l’union peut être élargie aux communistes, aux verts, et même au Modem au premier tour, c’est bien, mais commençons d’abord par l’union historique entre radicaux et socialistes, une union pour laquelle nos partenaires devront faire, sur les programmes comme sur les équilibres politiques, plus de concessions qu’ils n’ont l’habitude d’en consentir. Mais là est bien notre priorité : l’unité de la gauche responsable, de la gauche réformiste, de la gauche de gouvernement, de cette gauche qui doit redevenir synonyme d’espérance.

Et je veux dire à Pierre Moscovici qu’il porte en retour ce double message à ses amis. Les radicaux demandent la création d’urgence d’une commission paritaire pour la préparation coordonnée du scrutin régional. Et cet autre message pour faire taire à la fin tous les soupçons et toutes les rumeurs. Signe des temps, il en va de la politique comme dans des familles recomposées : les valoisiens, qui étaient nos frères, sont devenus des parents très éloignés ; et les socialistes, qui étaient jusqu’à Tours frères jumeaux des communistes, constituent bien aujourd’hui notre parenté la plus proche.

*

Nous allons donc préparer ensemble les échéances de l’avenir et je dois vous parler encore un peu d’élections et précisément des deux sujets qui occupent fort les radicaux et les socialistes : les primaires et la fameuse « maison commune ».

Puis-je rappeler toutefois que nous avons, en 2011, des élections sénatoriales et que, sur la base des résultats de 2008, nous pouvons enfin espérer reprendre la majorité au Sénat ? Que nos amis de gauche demandent, dès maintenant, aux économistes de leurs formations respectives de leur rappeler ce qu’est la règle de l’utilité marginale car il ne serait pas extravagant que les radicaux pensent à relever le flambeau que leur avait laissé Gaston Monnerville

Alors, nos deux autres sujets ! Pour être juste, il faut préciser que, si les socialistes s’en préoccupent beaucoup aujourd’hui, les radicaux ont avancé leurs solutions depuis longtemps déjà.

« La maison commune » de Martine Aubry, en premier lieu. Nous avons apporté notre réponse voilà sept ans déjà. Notre Congrès de Toulouse en 2002 m’avait donné le mandat de déposer, procédure exceptionnelle, une motion externe dans les débats du Parti Socialiste. Je l’ai fait scrupuleusement en proposant d’unifier enfin nos formations -qui venaient de gouverner ensemble pendant cinq ans et de connaître ensemble l’épouvantable défaite d’avril 2002- en un seul parti tout simplement intitulé « La Gauche ». Notre motion n’a pas été débattue. Je suis néanmoins allé la défendre au Congrès de Dijon du Parti Socialiste. Pour emprunter encore à la rhétorique du Quai d’Orsay, disons que j’ai été écouté dans un silence poli…

Notre idée refait surface. Je m’en réjouis mais je dis : faisons vite. Vous avez sans doute remarqué que Nicolas Sarkozy, assez bon stratège s’il s’agit de guerre de mouvement, ne manœuvre pas que ses troupes ; c’est aussi lui qui semble faire bouger les nôtres. Au lieu d’agir, nous ne faisons que réagir. Une introduction brutale d’un scrutin majoritaire à un tour, à l’anglaise, nous trouverait stupéfaits, empêtrés dans nos projets, alors qu’il est déjà en train d’achever l’unification de la droite et de l’extrême-droite.

C’est pourquoi je propose pour ma part que radicaux et socialistes tiennent à l’automne 2010, un Congrès extraordinaire commun pour parler de cette construction urgente en attendant d’y accueillir les autres

Nous serons alors largement à temps pour discuter de la question des primaires en vue de 2012. Là encore, dès 2005, les radicaux ont déposé une proposition de loi pour l’organisation, à droite comme à gauche, de primaires présidentielles. Notre système était plus inspiré du modèle américain que de l’exemple italien. Si l’on en juge aux résultats, cette inspiration semble préférable.

Nous sommes donc totalement favorables à l’organisation de primaires. Mais de primaires ouvertes pas seulement à tous les électeurs et sympathisants de gauche mais à tous les candidats de gauche. Et nous en serons. Et oui, nous aurons notre propre candidat ou notre propre candidate.

Je devrais dire un ou plusieurs puisque la rumeur publique nous annonce tellement de candidats socialistes, déclarés ou probables, que, d’une part, l’égologie pourrait bien supplanter l’écologie, que d’autre part surtout, il n’y a sûrement pas de meilleur moyen de relancer François Bayrou que de multiplier les candidatures à gauche.

Il nous restera à nous entendre sur un calendrier. Jai cru comprendre que, pour sa part, Martine Aubry n’est pas trop pressée. Même vu de loin, il semble que ce soit aussi la position de Dominique Strauss-Kahn. Je suis assez de cet avis.

Si la compétition des primaires n’est pas immédiatement tendue par l’élection présidentielle, nous mettrons en place une machine à nous diviser pendant un an et demi pour le plus grand profit de la droite. Et je crois que l’effort sur nos programmes, sur nos idées, doit précéder la désignation des candidats qui les portent, sauf à transformer les primaires en compétition entre supporteurs de football.

*

Je veux dire, puisque nous sommes en période de vendanges, qu’à cueillir les raisons trop tôt, on est obligé de laisser tous ceux qui sont trop verts -on les dénomme « verjus »- et d’abandonner une partie de sa récolte. C’est ce que les vignerons appellent « la part des grives ».

Cette comparaison est mobilisée à dessein car ma conviction est que, primaires ou non, ce n’est pas le pressoir qui fait le vin, c’est le raisin.

Vous avez compris, je pense, que la priorité me semble résider dans l’énorme travail que la gauche doit d’abord faire sur elle-même en replaçant ses valeurs dans le siècle. Cette urgence du travail conceptuel est criante.

En France, sommes-nous vraiment certains que l’objectif de solidarité est mieux assumé par l’Etat et par la loi qu’il ne le serait par les délibérations de nos collectivités locales ?

Devrons-nous par dogmatisme combattre le revenu de solidarité active que nous défendions à la présidentielle de 2007 ?

Ne pouvons-nous pas réfléchir à une fiscalisation au moins partielle des cotisations de sécurité sociale ?

Pourrons-nous, à défaut, éviter de poser en d’autres termes que ceux des incantations autour de la répartition la question du financement des retraites. Plus généralement, n’avons-nous pas, par une conception trop figée de la sécurité sociale, contribué à déresponsabiliser les individus, mouvement qui se paie toujours au prix de leur liberté ?

Allons-nous éternellement refuser de voir la grave crise de représentativité de nos partis politiques et de nos syndicats ? Ou camper éternellement dans les tranchées d’Amiens qui ont séparé les uns des autres ?

Faut-il continuer les petits abandons quotidiens de la laïcité et tolérer, au nom de la tolérance et du relativisme culturel, l’émergence d’une mosaïque communautaire ?

Faut-il se voiler la face devant la réalité de la délinquance et de ses composantes qui ne sont qu’un des symptômes de la déliquescence sociale et de la dislocation du civisme ?

Et, Jacobins contre Girondins, devons-nous, plus de deux siècles plus tard continuer à soutenir que l’unité nationale suppose l’uniformité législative et la rigoureuse identité des cadres de gestion locale ? N’est-il pas temps au contraire de voir que l’unité républicaine s’enrichit des différences et de la diversité, que la France n’est pas la Prusse ?

Voilà seulement quelques pistes. Certaines de ces réflexions sont, j’en conviens, contradictoires entre elles. Raison de plus pour les approfondir et inventer rapidement le nouveau modèle que la gauche du 21ème siècle propose comme un horizon militant.

*

Et l’Europe, direz-vous ?

Commençons donc par abandonner les querelles qui ont divisé nos propres partis, notamment en 2005. Vous voulez un florilège ? C’est parce que nous sommes fédéralistes que nous ne voulons pas de cette Europe-là. Nous voulons l’Europe mais pas celle-là. Que l’Europe se mêle de ce qui la regarde et nous laisse nous occuper des questions nationales, régionales ou locales, etc. Je pourrais rappeler ces vétilles pendant des heures. Mais je crois qu’on ne peut pas sacrifier l’Histoire à de petites histoires.

Puisque nous sommes fédéralistes, réaffirmons-le et défendons les Etats-Unis d’Europe. Objectif impossible à atteindre, répondront quelques spécialistes. Qui aurait cru possible, en 1945, la réconciliation franco-allemande ? Et c’est au nom de cette « impossibilité » que certains de nos aînés les plus prestigieux ont refusé la Communauté Européenne de Défense et que nous avons hérité, à sa place, d’un Marché Commun qu’il faudrait désormais appeler supermarché commun.

Première urgence européenne, la création d’un véritable gouvernement économique disposant d’un vrai pouvoir budgétaire, en lieu et place de l’orthodoxie monétaire dictée par la Banque Centrale. Emprunts européens, déficit budgétaire européen, grands travaux d’investissements avec une priorité à l’environnement. Et disons, sans démagogie, avec le courage que donne la connaissance de l’Histoire qu’il n’y aura pas de citoyenneté européenne aussi longtemps que nous n’aurons pas instauré une fiscalité directe communautaire.

Et ce sentiment européen qui découplerait enfin la nationalité et la citoyenneté, nous le ferons vivre aussi en réhabilitant la notion de service public. Quand elle n’est plus efficace au niveau national, quand les gouvernements de gauche eux-mêmes se sont appliqués à la vider de tout son sens au nom de la sacro-sainte concurrence, elle peut et doit faire résurgence dans de grands services publics européens, pour l’eau, l’énergie, les transports collectifs, ou la santé publique. Qui voudrait aujourd’hui remettre en cause le programme Erasmus si bien adopté par les jeunes Européens ? C’est dans cette voie qu’il nous faut persévérer.

Et puis réaliser l’unité continentale. Nous savons que l’élargissement a peut-être été conduit trop rapidement mais il faut cependant le parachever puisque la faillite de l’Islande et son besoin de solidarité nous en fournissent l’occasion. Que la Slovénie et la Croatie puissent encore se menacer pour quelques hectomètres de la côte d’Istrie nous renvoie au 19ème siècle. Les pays balkaniques ne sortiront de leur mémoire de conflit, de leur hypermnésie belliqueuse que par l’intégration européenne. Et le partenariat avec la Turquie devra bien déboucher sur le constat que l’Histoire, la culture et la vision de l’avenir nous rapprochent plus qu’elles ne nous divisent.

Beaucoup de travail donc pour arriver à une vision renouvelée et progressiste du vieux rêve européen de Victor Hugo.

C’est seulement au prix de cette unité géographiquement élargie et politiquement renforcée que l’Europe pourra peser sur les affaires du monde.

Je n’ai plus le temps ici de tracer, sur ces affaires-là, un vaste panorama que vous avez bien voulu me laisser dessiner lors de notre précédente université d’été.

Mais enfin que vaudront nos chauvinismes ou nos discussions de clochers face à la détermination des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, du Japon, et demain du Brésil, de l’Inde, du Mexique ?

S’il faut, de toute urgence, réformer l’Organisation Mondiale du Commerce pour y introduire, je vous en ai déjà parlé, une clause des libertés publiques, une autre des minima sociaux, une troisième sur les contraintes environnementales, une encore sur l’élévation du niveau de vie des pays exportateurs par l’obligation de mise préalable de leurs produits sur leur marché intérieur, s’il le faut, et je le crois, comment y parvenir sans une volonté politique européenne exprimée d’une seule voix. Continuerons-nous à tolérer que l’étranglement des libertés en Chine, en Russie, en Birmanie, ou même au Gabon, permette à ces pays et aux firmes internationales qui les exploitent de détruire l’emploi chez nous ?

Et puisque nous devons adopter de nouvelles règles monétaires internationales, comment supprimer les paradis fiscaux, comment taxer les flux financiers purement spéculatifs, comment éviter qu’une seule monnaie arbitre tous les échanges internationaux, comment rebâtir en un mot le système de Bretton-Woods si les Européens vont, comme les Curiace, à cette bataille en ordre dispersé ?

Et comment désamorcer les risques bien réels de guerre au Moyen-Orient, autour du guêpier du Pakistan et de l’Afghanistan, ou encore dans les surenchères coréennes si le monde entier ne sait prendre à témoin que l’Amérique, la Russie ou la Chine ? Nous avons, après les derniers soubresauts yougoslaves, mis la guerre hors-la-loi sur notre continent. Pour exporter cette paix si précieuse les incantations de M. Sarkozy ne suffiront pas. Mais l’Europe unie peut le faire ; elle perdrait son âme en négligeant cette mission que l’Histoire lui a confiée.

*

Eh oui, mes amis, il s’agit bien de l’Histoire. De l’Histoire majuscule.

Il se trouve, voyez-vous, que les communautés humaines ne savent pas vivre sans les grands mythes structurants, sans ces totems qui agrègent, sans ces belles et grandes histoires qu’une société se raconte pour être, à la fin, plus forte que ne le serait la simple somme des espérances individuelles.

Regardez derrière nous, en un peu plus d’un siècle de l’Histoire de France. Le combat pour la République et pour l’école publique. La fameuse ligne bleue des Vosges, également chère à Jules Ferry. Et puis l’aventure coloniale avec comme mission ambiguë de civiliser l’univers. Et encore, pour nos parents, la Résistance comme superbe mythe républicain. Pour nous, avec François Mitterrand, nous allions « changer la vie ». Le pensions-nous toujours vraiment ? Ce n’est pas sûr. Mais le seul fait d’en avoir rêvé a permis de changer la réalité.

Les Etats-Unis, d’où sont partis, depuis la déclaration d’indépendance, tant de grands rêves universels, nous en ont donné voici moins d’un an un merveilleux exemple. L’Amérique a voulu donner d’elle-même la vision d’un avenir meilleur et plus fraternel plutôt que celle d’un égoïsme replié. Et c’est ainsi que le monde entier a reçu son message : l’Amérique était à nouveau plus grande qu’elle-même.

Nous sommes capables, nous aussi, de nous dégager des gouvernements de comptables, des diktats émis par les conjoncturistes, de la perpétuelle énumération des contraintes et des raisons de ne pas faire.

Assignons d’autres horizons à notre jeunesse étreinte par l’inquiétude. Un seul exemple pour terminer et résumer la noblesse de la politique : à ces jeunes, qui vont de stage en chômage, qui tombent de désœuvrement en désespérance, proposons de rémunérer leur utilité sociale plutôt que de financer leur inactivité en créant un grand corps national puis européen de volontaires du développement.

Et donnons donc un bel exemple à l’Europe, avec, s’ils le veulent nos amis anglais. Etablissons un lien entre désarmement nucléaire et développement. Que l’argent de la guerre vienne financer la paix !

Ainsi, aussi longtemps qu’un homme aura faim, le pouvoir de la volonté politique ne sera pas épuisé.

Pour le reste, nous avons grâce au travail de Thierry Jeantet et de ses groupes d’amis, un beau programme, intelligent, imaginatif et en perpétuel devenir. Nous pouvons, nous devons, contribuer à la rénovation conceptuelle de la gauche modernisée et rassemblée.


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04/09/2009

Diversité Radicale, y penser à nouveau lors des élections Régionales.

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En effet, les élus issus de l'immigration non-européenne ne représentent que 6,68% des élus des communes de plus de 9.000 habitants de France métropolitaine, indique une étude du Haut Conseil à l'Intégration (HCI). Selon cette étude, la palme revient aux Radicaux de gauche (9,66%) et aux Divers gauches (9,54%), qui ont plus de deux fois plus d’élus issus de l’immigration non-européenne que l’UMP (PS=8,71%, UMP=3,44%).

Cette étude ne prend pas en compte les représentants des autres minorités constituant la diversité de la population française (personnes handicapées, homosexuels) ni les autres critères de différenciation (classe sociale, âge, parité, etc.).

Un autre fait vient appuyer ces résultats. Le groupe des députés Radicaux de Gauche au parlement est le seul groupe à avoir une majorité de femme. En effet, 63,6% des représentants radicaux de gauche au parlement sont des femmes. De plus, le plus jeune député de France est une femme, et Radicale de Gauche : Sylvia Pinel.

Le PRG est donc aujourd’hui le parti politique qui représente au plus juste la diversité de la population française.

 La réaction de Jean Michel BAYLET, président du PRG

"C'est avec une très grande satisfaction que j'ai découvert que selon l'étude du Haut Conseil à l'Intégration 9,66% des élus municipaux du Parti Radical de Gauche que je préside seraient issus de l'immigration.

Le parti radical de gauche est donc, aujourd'hui, la formation politique française qui fait la plus large place à la diversité en politique sans avoir à imposer de politique de quota en interne. A mes yeux c'est la démonstration incontestable que l'application des principes républicains dans un cadre laïque est bien plus efficace que tous les discours sur l'action ou la discrimination positive.

Les radicaux de gauche ont démontré en mars dernier qu'il est possible de présenter des listes avec des candidats de talent issus de l'immigration en position éligible."                                      

03/09/2009

Congrès National de la Libre Pensée...

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Le Congrès national de la Libre Pensée s'oppose à toute
législation interdisant le port de vêtements religieux dans la vie
privée

À l'occasion de son Congrès national réuni en Savoie du 24 au
26 août 2009, la Fédération Nationale de la Libre Pensée
tient à rappeler ses positions de principe quant à la
laïcité institutionnelle, et au respect des libertés
démocratiques fondamentales qui garantissent le respect de la vie
privée des citoyennes et citoyens de ce pays. Une campagne
médiatique d'importance a débuté à la fin du mois de juin,
à partir de l'initiative d'un député du PCF, rejoint par une
majorité de députés de droite, pour stigmatiser le port de la
burqa et du niqab en dehors de l'École publique, de l'Administration
et des autres services publics. Cette démarche a été entendue
et amplifiée par le Président de la République dans son
discours devant le Congrès à Versailles. Rappelons que Nicolas
Sarkozy ne nous avait pas habitués à se parer des vertus de la
défense de la laïcité. Bien au contraire, puisqu'il insiste
depuis des années sur la « nécessaire place » des religions
dans la société et la vie publique. Une mission d'information
parlementaire devrait remettre un rapport sur cette question.
Qu'est-ce que la laïcité ? La laïcité n'est pas une
philosophie ni un art de vivre, c'est un mode d'organisation politique
des institutions. Elle vise, par la séparation des Églises et de
l'État (loi de 1905), à distinguer institutionnellement le domaine
de l'Administration et des services publics du domaine privé de la
vie des citoyens. La laïcité, comme principe politique
d'organisation, s'applique aux institutions et non aux individus.C'est
cette claire distinction, mise en œuvre par la loi sur la liberté
d'association du 1er Juillet 1901, et par la Loi du 9 décembre 1905
qui garantit la non-ingérence des conceptions métaphysiques dans
le domaine public pour mieux garantir la liberté d'opinion et de
comportement dans le domaine privé. Dans cette acception, il est
logiquement républicain et laïque d'interdire tout signe
d'appartenance religieux à l'École publique et pour les agents du
service public. C'est ce qu'ont fait la loi Goblet de 1886, la loi de
1905 et les circulaires Jean Zay de 1936 et 1937. En revanche, la loi
n'a pas à dicter les modes vestimentaires dans le domaine privé,
ou tout autre comportement, tant que ceux-ci ne sont pas une menace pour
la vie d'autrui.
On ne combat pas un totalitarisme en le remplaçant par un autre. Il
est indéniable que le port imposé de la burqa ou du niqab est un
symbole de l'oppression. Mais en quoi le port de la soutane pour les
prêtres, de la robe de bure pour les moines, de la robe et de la
cornette pour les religieuses, du schtreimel, du spodik ou du caftan
pour certains juifs est-il moins oppressif que le port de la burqa pour
certaines musulmanes ? Rappelons que ce sont toujours les dictatures qui
ont voulu imposer un mode de vie et des modes vestimentaires. En 1872,
le tsar Alexandre II a interdit, en Pologne, alors sous occupation
russe, le port des papillotes et des longs manteaux (costume
traditionnel) pour les juifs. Le Code civil de Napoléon Ier
interdisait le port du pantalon pour les femmes. De 1967 à 1974, la
Grèce des colonels a interdit les cheveux longs et la minijupe.
L'Histoire regorge de ces tentatives totalitaires de vouloir régenter
la vie des gens. « Lorsque le fanatisme est mis au service d'une
cause ignoble, on peut le regretter, on doit le combattre, mais on peut
le comprendre – intellectuellement –, car on est dans un
système cohérent où les causes et les effets, les objectifs et
les moyens, correspondent comme dans un puzzle parfaitement ajusté.
Mais lorsque le fanatisme est mis au service d'une cause, la plus noble
soit-elle, il dégrade et disqualifie ipso facto cette cause dont il
prétend servir la promotion. Pourquoi ? Parce que l'être humain
est un être complexe, capable de massacrer ses contemporains au nom
de l'amour, de les enchaîner au nom de la liberté, de les rendre
fous au nom de la raison et, en somme, de faire régner la terreur au
nom de la vertu » (Alain Graesel, ancien Grand Maître de la Grande
Loge de France). La burqa, la soutane, le caftan, sont des tenues
imposées pour uniformiser la vie de ceux qui les portent, et «
tout uniforme est une livrée » (Ferdinand Buisson). Pourquoi,
dès lors, distinguer entre les oppressions vestimentaires ? Pourquoi
interdire l'une et autoriser les autres ?
Défendre les libertés démocratiques « La liberté, c'est
toujours défendre la liberté de celui qui pense autrement »
(Rosa Luxembourg). On va commencer par interdire tel vêtement, et
demain où cela s'arrêtera-t-il ? Il fut une époque où il
était interdit de s'embrasser dans la rue. Va-t-on nous faire tous
marcher au pas de l'oie ? Nous sommes dans une société qui ferait
apparaître le régime de Big Brother d'Orwell pour un jardin
d'enfants. Nous sommes fichés, surveillés, contrôlés,
inspectés, fouillés en permanence. Par les systèmes
informatiques, les possesseurs de la puissance électronique et du
pouvoir politique peuvent tout savoir sur nous. Il y avait, sans doute,
moins de risque, pour la confidentialité de ses opinions, à
écouter Radio-Londres en 1942 qu'à surfer aujourd'hui sur
Internet. Et l'on va nous dire ce qui est autorisé ou pas comme
vêtements ? Insidieusement, par cette campagne médiatique,
certains forgent un ordre moral qui n'ose pas dire son nom. On entre de
plain-pied dans le politiquement correct et la pensée unique. On
cherche à formater la société.
Après le délit de sale gueule, va-t-on avoir le délit de sale
vêtement ? C'est une conception néo-totalitaire. Rappelons qu'en
1905 ce type de débat a déjà eu lieu. Fallait-il une Loi de
Séparation des Églises et de l'État, ou une loi de destruction
des religions ? Le débat politique était clairement posé :
État laïque ou État athée ? La Libre Pensée s'est
retrouvée très majoritairement, avec Jean Jaurès, dans la
proposition d'Aristide Briand pour une séparation : « Une loi n'a
jamais pu, heureusement, réussir à réduire, ni les individus,
ni les groupements d'individus, encore moins leur pensée, à
l'impuissance. Une telle loi qui se proposerait un tel but ne pourrait
être qu'une loi de persécution et de tyrannie. » Fidèle à
cette tradition démocratique, la Fédération Nationale de la
Libre Pensée examinera les conclusions de la mission parlementaire
d'information et, à partir des principes ci-dessus énoncés,
formulera alors ses conclusions publiquement.