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11/11/2009

Pourquoi je suis Radical de Gauche...

Léon Bourgois, le ''solidarisme'' comme héritage

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Mercredi, 11 Novembre 2009 07:29

leon_bourgeoisNous ne pouvions ne pas traiter, dans notre série sur les grands Radicaux, de l'engagement de Léon Bourgois (1881-1925). Figure souvent ''oubliée'' des grands radicaux de la IIIe République, il fut pourtant l'un des penseurs les plus influents de la doctrine sociale républicaine.

Juriste de formation, Léon Bourgeois entame une brillante carrière de préfet avant de se lancer définitivement en politique. Elu député sous l'étiquette de la gauche radicale aux élections de 1888, il offre aux républicains la victoire sur le général Boulanger alors soutenu par les bonapartistes.

Convaincu de la nécessité d'une réforme sociale du pays, dominé alors par le conservatisme, Léon Bourgeois va être à l'origine d'un concept qui aura une influence déterminante sur la doctrine juridique française : le concept de '' solidarisme ''. Dans son ouvrage intitulé '' Solidarité '', publié en 1896, Léon Bourgeois entend proposer une redéfinition des rapports entre l'individu, la société et l'Etat. Distinct du libéralisme individualiste et du socialisme collectiviste, son concept de solidarisme repose sur l'idée que l'Etat, à travers le droit, doit corriger les inégalités en garantissant notamment : la libre éducation pour toutes les classes de la société; un minimum de moyens d'existence pour chacun et l'assurance contre tous les risques de la vie.

Leon_Bourgeois_2Dépassant par ce biais le clivage gauche-droite, Léon Bourgeois permet alors au parti radical de se doter du programme social et économique qui lui faisait jusqu'ici défaut et qui constituera le fondement même de la doctrine politique radicale.

Dès 1890, Léon Bourgeois tente de mettre en pratique ses idéaux à travers les nombreux postes ministériels qu'il occupe successivement. (Ministre de l'intérieur en 1890, Ministre de la Justice en 1893 puis Ministre de l'Instruction Publique de 1890 à 1898).

Mais c'est en sa qualité de chef du gouvernement de 1895 à 1896, qu'il propose l'une des réformes les plus novatrices de son temps : l'établissement d'un impôt général sur le revenu. Rejeté par le Sénat qui y voit une forme d'inquisition fiscale, son projet d'un impôt plus juste devra attendre 1910 pour être adopté, grâce notamment à la détermination et au talent de son camarade radical Joseph Caillaux.

Fort de cette nouvelle doctrine, le parti radical revient au pouvoir en 1902 et Léon Bourgeois est élu Président de la Chambre des députés jusqu'en 1904. A partir de 1905, il devient sénateur de la Marne, mandat qu'il exercera jusqu'à sa mort en 1925. En sus de son activité de sénateur, Léon Bourgeois revient au gouvernement à partir de 1906 en tant que Ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1914.

Or il s'avère que Léon Bourgeois possède déjà une solide expérience en matière de politique étrangère. Désireux de prolonger à l'échelle internationale son concept de solidarité, il défend l'idée selon laquelle seul le Droit, peut permettre d'aboutir à l'édification d'un monde plus solidaire et plus juste. A cette fin, il milite d'abord activement au sein de l'Association Internationale pour la Protection des Travailleurs puis participe assidument aux Conférences internationales de paix de La Haye de 1899 et 1907. Au cours de ces conférences, il fait une fois encore preuve d'une avance remarquable sur son temps en proposant la création d'un tribunal souverain entre les nations, ancêtre de la Cour Pénale Internationale et des tribunaux pénaux internationaux. Son idée est rejetée mais il réussit à faire accepter le premier le principe devenu courant, d'arbitrage international comme moyen de régler les conflits.

Leon_Bourgeois_3Entre temps, redevenu Ministre du travail et de la prévoyance sociale pendant toute la durée de la guerre, il marque son passage par l'adoption d'une série de lois sociales fondamentales, telles que les lois sur le repos hebdomadaire, les accidents du travail, le bien insaisissable de la famille et le salaire de femmes mariées. Très apprécié de ses collègues au Sénat pour le caractère intègre de sa pensée et son humanisme inébranlable, Léon Bourgeois en devient le Président de 1920 à 1923.

Enfin, après avoir dirigé les travaux préparatoires de la future Société des Nations (SDN), il en devient le premier Président à sa création en 1919. Considéré comme le père spirituel de cette SDN mais aussi comme l'un des plus fervents défenseurs de la paix, Léon Bourgeois reçoit en 1920, le prix Nobel de la paix.

Nourrissant une utopie d'une modernité étonnante, Léon Bourgeois aura posé les jalons d'une pensée encore vive dans les réflexions et les actions politiques de ses contemporains, celle d'une réelle justice sociale.

Citations :

  • " L'Homme naît débiteur de l'association humaine."
  • " Les partis sont toujours en retard sur les idées." (Solidarité)
  • " Pas d'harmonie sans l'ordre, pas d'ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice. » (Pour la Société des Nations)

Pour aller plus loin :

  • Principales Oeuvres :
  • "La réforme des méthodes de l'enseignement primaire" en 1894
  • "L'éducation de la démocratie française" en 1897
  • "Solidarité" en 1896
  • "L'idée de solidarité et ses conséquences sociales" en 1902
  • "Pour la Société des Nations" en 1910
  • "La politique de la prévoyance sociale" en 1916
  • "Le pacte de la Société des Nations" en 1919

l'Île aux Oiseaux sur La Dépêche du Midi

Bassin d'Arcachon. Polémique.

Photo DDM, PS.
Photo DDM, PS.
DDM

Elles sont parmi les symboles les plus célèbres du Bassin d'Arcachon, chantée par Pascal Obispo : la fameuse Ile aux Oiseaux et ses cabanes tchanquées. Mais depuis quelques semaines, rien ne va plus sur cette petit bout de terre béni des dieux. « Ce n'est plus l'Ile aux Oiseaux, c'est la Corse » a même lâché récemment le maire de La-Teste-de-Buch, Jean-Jacques Eroles. Sa commune a la responsabilité de la gestion des lieux, qui appartiennent au Conservatoire du Littoral. Il existe aussi sur place un petit village d'une quarantaine de cabanes en bois, dont une bonne trentaine habitées par des « aotistes », autrement dit des titulaires d'A.O.T, Autorisations d'Occupation Temporaire. De sacrés heureux insulaires ! Mais l'arrivée d'un bulldozer récemment a mis le feu aux poudres. Ce tractopelle, propriété de la section régionale ostréicole, a commencé à creuser le rivage sur 400 mètres de long , en vue de travaux de protection des berges. Le tout sur une habitat de palourdes. Problème : il n'y avait aucune commande officielle provenant de la mairie de La Teste. Pas d'autorisation non plus des affaires maritimes ou du Comité local des pêches ! Levée de boucliers de témoins insulaires. Coup de fil immédiat au maire qui interrompt les travaux, commandés par un de ses adjoints chargé de l'Ile aux Oiseaux, et qui y bénéficie d'une cabane. La grogne gagne le conseil municipal où l'opposition socialiste demande la démission de l'adjoint.Le conseiller municipal PRG Noël Bonnieu joue la carte de l'humour. « On a inventé la pêche à la palourde au bulldozer ». Plus sérieusement, il suggère de dégager l'adjoint de ses responsabilités relatives à l'Ile aux Oiseaux. Histoire de ramener le calme entre le ciel et l'eau.

09/11/2009

Le nouveau programme PRG est paru !

http://noelbonnieuverslatoile.hautetfort.com/media/00/00/1293751923.jpg

Une alternative à gauche

Crises financière, économique, énergétique et alimentaire mondiales, remise en cause du « modèle français », démantèlement des services publics, creusement des inégalités, Europe en panne, menaces sur l'environnement, bouleversements liés à la mondialisation... Les défis ne manquent pas pour qui désire s'impliquer dans l'action publique.

Deux décennies après la chute du Mur de Berlin et la prétendue '' fin de l'Histoire'', l'heure est enfin à la critique du mythe d'une économie ultra-libérale autorégulée, modèle économique menaçant jusqu'à la pérennité de notre planète.

Las, au-delà des déclarations d'intentions et des « réformes d'affichage », on constate que le renversement de paradigme n'a pas eu lieu, faute d'une réelle gouvernance économique mondiale.

La crise, si elle a ébranlé l'édifice capitaliste, nous a confortés dans notre conception d'une économie libérale mais fermement régulée. Pour les radicaux, l'économie doit être au service de l'Homme. Ni « tout Etat », ni « tout marché », nous devons rechercher une synthèse entre l'individu et le collectif.

A une époque où d'aucuns privilégient les questions de personnes, le PRG a souhaité réinvestir le champ des idées. Face aux bouleversements actuels, il ne s'agissait pas de recourir à de vieux remèdes éculés et devenus inefficaces, mais d'inventer de nouvelles solidarités, de nouvelles régulations. En d'autres termes, sortir des sentiers battus, innover.

Je me souviens d'un ancien slogan de l'époque où le MRG était présidé par Robert Fabre : « Audace et bon sens », voila deux maîtres mots qui ont présidé à l'élaboration de ce projet.

Les radicaux de gauche ont donc décidé de mettre à jour leur réflexion politique. Afin de mieux comprendre les contours de ce programme, il est utile de revenir sur sa genèse. Ce projet, nous l'avons envisagé comme un ouvrage collectif, c'est une habitude chez les radicaux. Il est le fruit d'un double mouvement, initié à la fois par l'Atelier et les fédérations.

Il faut, tout d'abord saluer le travail d'animation, de collecte et de synthèse de Thierry Jeantet, Vice-président en charge de l'Atelier, épaulé par Claudette Brunet-Lechenault pour le volet européen.

Ce projet fut également élaboré grâce à l'implication des forces vives d'un parti qui n'en manque pas. Plus de quatre-vingt contributions sont parvenues des fédérations radicales, souvent le fruit d'un véritable travail de réflexion, menée au niveau local et départemental qui alimentent notre corpus de l'expérience de militants et d'élus de terrain. Ce projet fut ensuite débattu et amendé, lors de la Convention Nationale de La Rochelle, en mars 2009, dans des ateliers présidés par Claudette Brunet-Lechenault et François-Xavier Perrault, Sylvia Pinel et Roger-Gérard Schwartzenberg, Thierry Jeantet et Jeanine Dubié, que je veux remercier pour leur collaboration, ainsi que les membres des JRG, associés à ces ateliers.

Les sources de ce document sont donc nombreuses et d'origines variées. Ce programme est, au final, imposant car il ambitionne d'embrasser tous les thèmes, toutes les questions posées par notre époque. Il n'est cependant pas un dogme et ne doit pas être perçu comme un catalogue exhaustif, mais plutôt comme une boîte à outils conceptuelle pour appréhender le monde. Venez y piocher des idées, des argumentaires, des propositions, des positionnements, utilisez-le, emparez-vous de son contenu. A vous de le faire vivre.

Humaniste, solidaire, laïque, garante des libertés, juste, voila la République telle que nous ambitionnons de la construire. C'est au confluent de ses valeurs que naît le radicalisme.

Ce document montre qu'il existe une gauche attachée aux libertés mais aussi à la solidarité, une gauche qui encourage l'économie et l'entreprise si ces dernières sont clairement régulées, en d'autres termes une gauche de l'individu responsable et solidaire. Une gauche réformatrice, pragmatique et ambitieuse. Une gauche qui aspire à républicaniser la France, l'Europe et les institutions internationales.

Forts de ce programme, modernisons la gauche, proposons une alternative pour préparer l'alternance.

Jean-Michel Baylet
Président du PRG