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07/02/2014

Le PRG porte les candidatures de jeunes.

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POLITIQUE - Jérôme Negroni, élu depuis quatre ans de San Lorenzo, se présente à nouveau pour rester maire de sa petite commune de 147 habitants, dans lequel sa famille habite depuis des siècles...

Le bureau de Jérôme Negroni est en plein travaux. La pièce fraîchement repeinte, située dans l’agence postale de San Lorenzo, est encore occupée par des meubles en cours de montage et une grosse boîte à outils. Lui prend place derrière un vaste bureau flambant neuf que Pierre, chargé du réaménagement, regarde avec circonspection. Il l'aurait préféré «plus arrondi». «Mais ce n'est pas moi le patron!» Non, le «patron» c'est ce «petit jeune» de 24 ans, au visage encore poupon qui a déjà allumé ordinateur et tablette et se met au travail, reportant poliment la décision que tente de lui arracher l'artisan: où faudra-t-il accrocher les tableaux dans cet espace rénové?

Le maire de San Lorenzo dans son bureau, le 4 février 2014

Voilà quatre ans que Jérôme Negroni est le premier magistrat de ce village de 147 âmes niché dans les montagnes de Haute-Corse, quatre ans qu’il est le plus jeune maire de France. Une étiquette qui l’agace un peu, lui qui se décrit comme «un maire comme un autre». Quand il a été élu en 2009 après le décès en cours de mandat de son prédécesseur –son propre grand-père– l’élu de 20 ans a suscité la curiosité de tant de journalistes que, lassé, il a coupé son téléphone.
Un métier «appris sur le tas»

L’effervescence est passée et il prépare sereinement l’élection du 16 mars prochain, qui ne connaît qu’un seul candidat: lui-même. «Ca veut dire que les choses se sont bien passées. Pendant ma campagne en 2009, la remarque "tu es trop jeune" revenait souvent. Maintenant, les gens me font confiance». Membre du Parti radical de gauche (PRG) mais assurant n’être «pas un homme d’appareil», il dit avoir «appris sur le tas» en évitant de demander de l’aide à l’extérieur pour «avoir une connaissance parfaite des sujets».

L'agence postale de San Lorenzo accueille aussi la mairie

Il y a par exemple la voirie, dont une partie a été endommagée par des coulées de boues à l’hiver 2011. Ou la défense des activités locales: la confection de farine de châtaignes bio, la charcuterie, les deux bars, le restaurant. Le maire réfléchit aussi à l’ouverture d’une boulangerie-point chaud. Jusqu’ici, c’est un marchand ambulant de pain qui passe tous les jours.
Maire et homme à tout faire

«Il s’est fait au métier, on a vite oublié son âge», raconte une habitante, venue chercher sa fille à la sortie de l’école communale qui accueille 10 enfants, de la maternelle au CM2, «et puis il est gentil». La carte principale de Jérôme Negroni, c’est ce qu’il appelle le «relationnel». Au village, il est connu comme le loup blanc et sa fonction de maire se confond parfois avec celle d’homme à tout faire. Ce jour-là, il va vérifier le réservoir d’eau d’un habitant qui se plaint d’être à sec. Puis téléphone à un autre pour qu’il fasse un raccord.

Ensuite, il reprend cette route qu’il connaît par coeur et avale les lacets de la montagne, direction Bastia, à une heure de voiture. C’est là qu’il habite et exerce le travail qui lui permet d’assouvir ce qui est sa deuxième passion: le football.

Chargé de communication au SC Bastia, le jeune homme gère les contenus du site Internet et applications mobiles du club. Ajoutez à cela les indispensables sorties entre amis, et les semaines sont bien remplies. Jérôme Negroni ne jetterait rien de cette vie-là. A ceci près que pour «être vraiment chez lui», il va faire construire cette année un logement à San Lorenzo, où sa famille «habite depuis le 16e siècle. Au moins».

 

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