22/12/2009
Retour de Copenhage...


Retour sur le sommet de Copenhague avec Raymond Vall, sénateur PRG (Parti radical de gauche) du Gers, présent dans la capitale danoise avec la délégation de parlementaires. S’il se dit « déçu », il insiste sur les « côtés positifs » et la « prise de conscience » qui prépare le prochain sommet de Mexico.
Copenhague est-il un échec total ou au contraire une étape nécessaire dans la lutte contre le réchauffement climatique ?
Bien sûr, je suis déçu et le texte qui en
ressort est une forme d’échec. Mais je pense que c’est un événement à partir
duquel rien ne sera plus comme avant. Il y a des cotés positifs. On n’a jamais
réuni 150 chefs de gouvernement sur le climat. C’est une prise de conscience, un
constat qui marque une étape. Même si l’accord est très insuffisant, je rappelle
que dans l’accord de Kyoto, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni l’Inde étaient
présents. Enfin, même si ce n’est pas totalement financé, il y a l’aide aux pays
pauvres de 30 milliards de dollars d’ici 2012 et 100 milliards d’ici 2020.
Environ 40% de cet argent ira au problème de la régulation de la forêt en
Afrique. Dernier point: l’Europe va se doter d’une organisation de défense de
l’environnement.
Copenhague est-il la faillite du
système onusien ?
Les Nations-Unis ne sont pas le cadre adapté.
Il faut des décisions à l’unanimité. On a bien vu que le lobby pétrolier
manipulait quelques pays producteurs, comme le Venezuela, la Bolivie. Ces pays
ont bloqué la négociation entre jeudi et vendredi.
Vous faisiez partie de la
délégation de sénateurs présents à Copenhague. Quel était votre
rôle ?
Les six sénateurs choisis ont, aux côtés des
six députés, beaucoup travaillé sur les questions écologiques, les énergies
renouvelables. Tous les jours, nous avons fait deux réunions de débriefing avec
Jean-Louis Borloo, Chatal Juano et Valérie Létard, pour connaitre les points de
blocage. Nous apportions modestement nos avis, conseils et réflexions. Je tiens
à dire qu’on ne peut pas ne pas souligner l’énorme engagement de Jean-Louis
Borloo, de ses secrétaires d’Etat et de son équipe.
Les Européens ont-il pesé à
Copenhague?
Ils ont pesé vis-à-vis de l’Afrique. Mais le
pouvoir politique s’est déplacé vers la Chine et l’Inde. Il faut voir le faible
poids des Etats-Unis dans cette négociation. La Chine a refusé les demandes
faites par les Etats-Unis. Ils ont été confrontés à un bras de fer avec ces pays
émergents.
Quelle est la suite et peut-on
espérer la signature d’un accord ?
Tout le monde va travailler pour le prochain
sommet de Mexico, prévu en décembre 2010, avec une réunion préparatoire à Bonn,
en Allemagne, au premier trimestre. Copenhague aura servi d’étape pour mieux
préparer Mexico. L’Europe, avec le bloc africain, va pouvoir entrer dans le
concret. Certains n’y sont pas partisans. Ils pensent que par ces dotations
financières, l’Europe va perdre de la compétitivité économique. Mais pour ne pas
la perdre, l’Europe sera peut-être obligé de mettre en place des barrières de
taxes pour ceux, comme la Chine, qui ne respectent pas les mêmes contraintes
qu’elle. Si on taxe les produits qui ne respectent pas un accord sur le climat,
ça pèsera.
19:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
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