17/01/2013
Non cumul des Mandats, posons les bonnes questions !
Paris, le 9 novembre 2012
POUR LE RDSE, LES CONCLUSIONS DE LA « COMMISSION JOSPIN » REVELENT UNE
MECONNAISSANCE VOLONTAIRE DES REALITES DU TERRAIN ET NE SONT QUE LE
PARAVENT DE L’EXECUTION DE LA LETTRE DE MISSION DE L’EXECUTIF.
LE RDSE APPELLE LE PRESIDENT DU SENAT A FAIRE RESPECTER LA PLACE
CONSTITUTIONNELLE DU SENAT
Le groupe du RDSE constate que les conclusions de la
Commission chargée de la rénovation
et de la déontologie de la vie publique
répondent parfaitement, plus encore que le « rapport
Gallois » remis en début de semaine, à la commande et à la lettre de mission, laquelle
contenait déjà plusieurs des recommandations présentées aujourd’hui par Lionel JOSPIN. Il
n’y a donc aucune surprise ! : tout (ou presque) était écrit à l’avance, et de ce point de vue
ni
la composition ni la méthode de travail de la dite commission ne pouvaient permettre
d’autres conclusions que celles annoncées
.
Aussi, le groupe du RDSE dénonce l’absence de consultations d’une
commission à « faux
nez »
dont les travaux témoignent d’un certain mépris pour les élus de la République
et
d’une grande
méconnaissance des réalités de terrain
. Comment pouvait-il en être
autrement avec une
commission composée de technocrates
, et seulement de deux anciens
élus, dont aucun n’a dirigé un exécutif local ? Comment pouvait-il en être autrement en
l’absence du concours de responsables politiques ayant une expérience des réalités de la vie
des collectivités locales et du Parlement ? Comment pouvait-il en être autrement en l’absence
de personnalités issues de sensibilités diverses et de familles politiques minoritaires ?
Le président du RDSE, Jacques MEZARD, considère que, de bout en bout, de sa constitution
à la présentation de ses conclusions,
cette commission est le produit d’une démarche
populiste
visant à satisfaire des cadres militants voulant accéder immédiatement aux
fonctions parlementaires : cela est particulièrement déplorable et inquiétant de devoir recourir
à un tel
écran de fumée
pour occulter les vrais problèmes de notre vie publique. Plutôt que
d’interdire le cumul d’un mandat parlementaire avec l’exercice de tout mandat exécutif local,
mieux vaudrait, comme le propose le RDSE (favorable à la limitation du cumul à un seul
mandat exécutif),
commencer par en finir avec nombre de cumuls des fonctions,
supprimer le cumul des indemnités, voire envisager de limiter le renouvellement excessif
de mandats dans le temps
.
Les Sénateurs RDSE sont convaincus que le cumul d’un mandat parlementaire et d’un
exécutif local est une bonne chose pour la démocratie locale comme pour la vie
parlementaire.
Comment peut-on imaginer un Sénat, en charge constitutionnellement de
la représentation des collectivités territoriales, sans le moindre élu membre d’un exécutif
local ?
Lionel JOSPIN règle manifestement ses comptes avec la Haute assemblée qu’il
qualifiait jadis d’
« anomalie »
et dont il paraît garder un mauvais souvenir alors qu’elle est
une chambre de réflexion reconnue pour sa tolérance et sa modération, un espace de dialogue
à l’écart jusqu’ici des apparatchiks. La « commission Jospin » a oublié d’étudier la
question
du grand nombre d’énarques
dans les assemblées parlementaires.
Quant à l’introduction d’une
dose de 10 % de proportionnelle aux élections législatives
,
c’est là encore
une imposture
puisque la très grande majorité des 58 sièges se répartira entre
les deux grands partis dominants et il ne restera
que des miettes pour les formations
minoritaires
plus que jamais inféodées. Si la rénovation de la vie politique passe par
l’accentuation du bipartisme et la
disparition programmée du pluralisme démocratique
alors il faut l’exprimer clairement et ne plus se cacher derrière des arguments démagogiques.
Avec de pareilles conclusions, l’avenir qui se dessine c’est le
choix des élus par une
minorité de militants parmi quelques apparatchiks des « grands partis »
.
De la même façon que le Gouvernement a fait le tri parmi les propositions du « rapport
Gallois », il devra faire le tri avec celles de la « commission Jospin ». En tout cas,
il ne faut
pas compter sur le plus ancien groupe parlementaire et sur les radicaux de gauche pour
porter atteinte aux fondements de notre République et de notre vie démocratique
. Les
membres du groupe RDSE contestent d’ailleurs toute légitimité à la cette commission pour
préparer des projets de loi ; ils seront très vigilants sur le contenu des textes qui seront
présentés par le Gouvernement devant le Parlement, seul détenteur du pouvoir législatif.
C’est pourquoi,
le président du RDSE en appelle à la responsabilité des parlementaires
de tous bords
pour faire barrage aux principales mesures de la « commission Jospin »,
et
particulièrement au président du Sénat pour qu’il se pose en protecteur du Sénat
, de sa
mission et de son rôle dans la vie institutionnelle et politique de notre pays.
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