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30/06/2011

Salut Et Fraternité... Respect pour nos morts... Editorial de Jean-Michel BAYLET.

 
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Mort pour la France

Le caporal-chef Guillaume Nunes-Patego du 17ème régiment de génie parachutiste est mort au combat en Afghanistan ce 1er juin 2011. Son corps a été rapatrié dimanche 5 juin, au matin, à Toulouse. Honneurs militaires et drapeaux tricolores sur la route d’un fourgon mortuaire encadré par la garde républicaine.

Mais est-ce là le seul hommage que la Nation puisse rendre à un homme mort pour la France dont ses camarades relevaient « qu’il jouissait d’un sens inné du commandement, l’amenant à guider les plus jeunes avec cœur et attention » ? Est-ce là le seul hommage que la Nation puisse, corps après corps, rendre aux soldats – 59 – morts en Afghanistan depuis que la France a fait le choix de s’y engager en 2001 ?

Par delà la légitimité et la certitude des buts de guerre que la France s’y est fixés, par delà l’existence ou non d’un consensus politique que la nécessité d’un débat parlementaire permettrait de forger, il est une chose que la mort du caporal-chef Guillaume Nunes-Patego illustre, la relative indifférence dans laquelle peuvent mourir ceux qui ont fait le choix de vivre dans un monde où le collectif l’emporte sur l’individuel, où l’engagement au service de la République l’emporte sur les attaches personnelles et où la violence de l’engagement n’a d’égale que celle qu’ils imposent à leurs proches par leur absence. Cette indifférence est l’illustration de cette distanciation du lien que les Radicaux ont toujours défendu entre l’armée et la Nation.

Présentant ce qu’est selon lui l’idéal républicain, Lévy-Bruhl écrivait en 1924 : « La République veut la paix. Mais peut-elle toujours éviter la guerre ? Pour assurer la première il est nécessaire que dans un pacte toujours renouvelé avec la Nation, la défense nationale soit assurée et organisée de façon à ce que nul autre n’ait envie de lui faire la guerre ». Sans être le moins du monde militariste, la République doit se défendre et le soutien de la Nation à ses soldats est une condition nécessaire de la réussite de ses armes.

Pelletan, Clemenceau, Queuille. Développement de la marine, loi des 3 ans, programme nucléaire. Les Radicaux, au nom de valeurs constitutives d’une identité républicaine dont nous venons de célébrer l’actualité et le caractère bien vivant, ont porté plus que d’autres à la défense nationale l’attachement qu’on lui doit.

Et pourtant. La réforme en cours de la carte militaire ou les conséquences du sommet de l’OTAN à Lisbonne ont été peu débattues en dehors des cercles d’initiés ou des élus concernés par la création des bases de défense. L’adoption d’un nouveau Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale en 2008 ne l’a pas été davantage.. Ce désintérêt pour les questions militaires traduit la perte progressive de l’esprit de défense. Alors qu’une agression directe contre la France semble improbable, les Français sont plus préoccupés par les désordres internes résultant de la crise économique et du délitement du pacte républicain. Mais si nos frontières ne sont pas menacées, la préservation des valeurs qui fondent la Nation ainsi que la protection de nos intérêts stratégiques – et parmi eux de nos intérêts économiques – reposent toujours sur une défense forte et efficace. Il est urgent de renouveler l’attachement des Français à l’armée.


Jean-Michel Baylet
Président du PRG
Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat
 
 
 
 
 
 

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 

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